Tuesday, 02.09.2014 - Abuja, Nigeria

Débat d’Abuja : Les femmes dans la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest

Les femmes ont joué un rôle important dans les récents processus de paix toute à travers l’Afrique de l’Ouest. Par exemple, au Libéria en 2003, c’est l’organisation dénommée « Women of Liberia Mass Action for Peace » (Action de masse des Femmes du Libéria pour la paix) qui est montée au créneau pour contribuer à mettre fin à la guerre. Au Mali d’aujourd’hui, les groupes de femmes sont fortement engagés dans le processus de réforme nationale. Les travaux de recherche ont montré que la participation des femmes à la prise de décisions et la contribution des groupes de femmes à la substance des négociations de paix augmentent considérablement les chances d’une paix durable. C’est dans ce contexte que la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung a poursuivi sa série de « Débats d’Abuja » le 2 septembre 2014, cette fois consacré aux femmes dans la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest.

Le débat a permis un échange informel entre les représentants de la société civile, les hauts fonctionnaires ainsi que les hommes politiques et les universitaires. Le panel comprenait l’expertise technique, l’expérience du terrain, des perspectives des initiatives des Nations Unies, des organisations régionales et des OSC locales. Présidé par Mme Fatima Kyari Mohammed (Conseillère principale du Vice-président de la Commission de la CEDEAO et Experte principale à West Africa Conflict and Security Consulting (WACAS), le panel a réuni les personnes suivantes : Dr. Sintiki Tarfa UGBE (Direction chargée des questions de genre, des jeunes, des OSC et de la lutte contre la drogue), le Dr. Abdou Lat GUEYE (Directeur de l’alerte précoce), tous deux issus de la CEDEAO, Mme Bridget Usifo OSAKWE (Chef du projet WIPNET WANEP Nigéria) et le Dr. Otive IGBUZOR (Membre du Réseau des hommes influents du Secrétaire général des Nations Unies).

L’événement a été lancé par un mot de bienvenue prononcé par M. Felix Henkel (Coordonnateur régional, FES Afrique de l’Ouest), qui a jeté les bases de la discussion en relevant le rôle important que les femmes peuvent jouer dans les processus de paix.

Il a également souligné la nécessité de changer le discours, passant de la victimisation au leadership des femmes dans les contextes de consolidation de la paix. Au cours de la discussion qui a suivi, les panelistes ont démontré que les femmes ont une compréhension unique de leurs communautés et sont donc de ce fait des «artisans naturels de la paix».

Cependant, les structures sociales africaines, essentiellement patriarcales, entravent l’émancipation des femmes dans la consolidation de la paix et dans la société en général. Les intervenants ont souligné la nécessité de déconstruire ces systèmes de valeurs traditionnels et ont évoqué l’éducation comme un point d’entrée pour créer plus d’égalité entre les hommes et les femmes dans les sociétés ouest-africaines.

Les représentants de la CEDEAO et des OSC ont souligné l’écart existant entre les politiques et résolutions officielles d’une part et leur mise en œuvre d’autre part.

En fait, le potentiel constructif des femmes dans la consolidation de la paix et dans la société en général ne pourra être déclenché que si les valeurs et les structures de représentation dans la prise de décision sont modifiées, par exemple en établissant des quotas genre une fois la paix atteinte.

Friedrich-Ebert-Stiftung
Paix et Sécurité Centre de Compétence Afrique Subsaharienne

Point E, Rue de Fatick x Boulevard de l'Est,
Résidence Bity Lokho, 6éme étage
B.P. 15 416
Dakar - Fann

+221 33 859 20 02

info(at)fes-pscc.org