Thursday, 28.06.2018 - Leipzig, Allemagne

Nouvelles Approches de Sécurité Collective pour l’appui régional en faveur d’une paix durable

Le 28 juin 2018, l’association d’études africaines en Allemagne (VAD) a organisé une grande conférence durant laquelle le bureau Paix et Sécurité Centre de Compétence Afrique Subsaharienne de la Fondation Friedrich Ebert (FES PSCC) a tenu une table ronde sur le thème « Les nouvelles approches de sécurité collective pour l’appui régional en faveur d’une paix durable ». Cette rencontre tenue à Leipzig (Allemagne) a vu la participation effective d’une quarantaine de personnes composées d’universitaires, d’experts, de jeunes chercheurs etc. pour discuter et partager leurs expériences sur l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA) en tenant compte de son rôle sur la Sécurité Collective en Afrique, de l’architecture Africaine de la Gouvernance (AGA), mais aussi des avantages et des perspectives du G5 Sahel comme nouveaux arrangements ad hoc sous-régionaux et de son impact sur la CEDEAO et l’APSA.

Panélistes (de la gauche vers la droite) : Prof. Charles Ukeje (Université Obafémi Awolowo), Dr. Wafula Okumu (The Kenya Borders Institute), Holger Grimm (Directeur FES PSCC), Dr. Amandine Gnanguenon (Université d’Auvergne)

Participants

La question de la Paix et de la Sécurité ressemble à une arlésienne ou tout au plus au travail de Sisyphe maintes fois recommencé en termes de problèmes et de solutions. Depuis la création de l’OUA en 1963, les conflits armés, les violations des droits humains, le terrorisme, la criminalité transnationale organisée etc… n’ont cessé d’hypothéquer le développement des Etats africains en dépit de nombreux efforts pour la paix et la sécurité. C’est dans ce contexte de défis sur la sécurité humaine (trafic d’êtres humains, manque de gouvernance, relations armée/police parfois problématiques, problème de contrôle des frontières) que le G-5 Sahel a été mis en place en tant que choix ad hoc basé sur l’avantage comparatif car une large gamme de système de gestion des conflits au Mali a mis en évidence des difficultés en termes de capacité de déploiement rapide. Le G-5 Sahel a été officiellement lancé en Décembre 2014 à Nouakchott et s’est défini comme « un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale pour le développement » avec pour objectif de devenir le principal bénéficiaire de l’appui international pour la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et la traite des êtres humains avec la force commune du G-5 Sahel (FC-G5S) et pour les questions de développement. En conséquence, la stratégie du G-5 Sahel pour le développement et la sécurité a été adopté en Septembre 2016 avec quatre piliers : défense et sécurité, Gouvernance, infrastructure et résilience.

La table ronde avait principalement pour objectif d’étudier les positions africaines en matière de sécurité collective en vue de poursuivre le processus de réforme de l’APSA, les défis et opportunités de la création du G5 Sahel, et enfin des relations entre la CEDEAO/ l’APSA et le G5 Sahel en vue de formuler des propositions stratégiques de prévention et de résilience face aux conflits.

Les principales thématiques développées lors du panel ont porté sur :

  • L’état des lieux au Sahel
  • Les relations entre la CEDEAO et le G5 Sahel                                                                          
  • l’Union Africaine et le G5 Sahel

Les discussions et échanges d’expériences ont été l’occasion pour les participants d’étudier la relation entre le G-5 Sahel et la CEDEAO /APSA qui comprend des aspects de complémentarité, de subsidiarité et donc l’argument de l’avantage compétitif. Les travaux ont aussi montré que l’Union Africaine a répondu aux défis sécuritaires de l’Afrique avec le Processus de Nouakchott de Mars 2013 sur la coopération sécuritaire et l’opérationnalisation de l’APSA.

Toutefois, les discussions ont en outre révélé que les différents acteurs régionaux et internationaux sont enfermés dans une relation de concurrence plutôt que de complémentarité poursuivant des intérêts, un agenda et des objectifs conflictuels à contre-courant de ceux des pays du G5, de l’UA et de la CEDEAO. De même, la domination du G-5 Sahel par la France associée à la multiplication des initiatives régionales de sécurité telles que le G-5 Sahel et la Force Multinationale Mixte du Bassin du Lac Tchad (MNJTF/LCBC) pourraient à terme éroder les actions de la CEDEAO et de l’Union Africaine. En outre, des arrangements ad hoc usurpant le rôle de l’Union Africaine et des Communautés économiques régionales (CER) peuvent causer des dommages irréparables à des institutions telles que la Force Africaine en Attente (FAA) et par voie de conséquence retarder la pleine opérationnalisation de l’APSA.

De manière globale, pour construire une sécurité collective les propositions suivantes ont été faites :

  • Revoir le rôle de l’UA dans la promotion de la paix et de la sécurité
  • Revoir et envisager de réviser le protocole sur le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine
  • Engager et mettre en œuvre pleinement l’APSA selon la « mémoire institutionnelle » 
  • Repenser les solutions ad hoc car elles ne sont pas toujours les meilleures
  • Réfléchir sur le rôle voire l’importance de la France au niveau du G-5 Sahel
  • Poursuivre le processus de réforme de l’APSA

Friedrich-Ebert-Stiftung
Paix et Sécurité Centre de Compétence Afrique Subsaharienne

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