Première Édition Abuja Dialoge

La revendication pour la paix et de la sécurité - en tant que condition préalable et en même temps fruit de la démocratie et du développement - est confrontée à des défis sécuritaires profonds et très souvent entremêlés en Afrique de l'Ouest et au Sahel. En effet, le maintien de la paix et la sécurité fait face à des défis et des menaces graves qui pèsent sur la stabilité et la gouvernance en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Cette région est au cœur de toutes les préoccupations au regard des réformes constitutionnelles et politiques non satisfaisantes, du terrorisme/extrémisme violent et du crime organisé, de la mauvaise répartition des ressources, des conflits liés au pastoralisme, des effets néfastes du changement climatique ou encore des tensions ethniques ou religieuses.

Bien que des actions émanant des institutions en place pour la stabilité ont enregistré des progrès considérables dans certains pays, un grand nombre de conflits en Afrique de l'Ouest et au Sahel se sont avérés persistants.

C’est pourquoi le bureau Paix et Sécurité Centre de Compétence Afrique Subsaharienne de la Fondation Friedrich Ebert a décidé d’organiser cette importante conférence annuelle. Cette première édition a rassemblé à Abuja pas moins de de cinquante (50) experts et praticiens de la paix et de la sécurité en Afrique de l'Ouest issus du monde universitaire, de structures de sécurité et de diverses institutions, des décideurs politiques, des organisations de la société civile et organisations non gouvernementales. Les experts représentaient un large éventail d'influenceurs politiques de haut niveau connaissant bien le domaine de la paix et la sécurité, la médiation, la résolution des conflits, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, la gouvernance, le développement et l'intégration de la dimension de genre.

Les panels abordés ont permis de largement échanger sur des thèmes importants tels que les conflits agropastoraux, l'insurrection de Boko Haram, le terrorisme et la criminalité organisée, la fragilité de l'État et le manque de gouvernance auxquels certains pays d'Afrique occidentale et du Sahel sont confrontés, malgré l'existence de divers mécanismes visant à traiter ces conflits.

Au terme de cette conférence, les experts ont fait ressortir de pertinentes recommandations. Nous pouvons citer la nécessité d’investir davantage dans l'éducation de base et l'enseignement technique pour accroître la taille de la main-d'œuvre qualifiée, d’améliorer les moyens de subsistance des jeunes qui constituent un soutien accru des pays membres à la CEDEAO et aux autres institutions régionales, de renforcer les structures locales pour accroitre la participation des citoyens, la responsabilité sociale, la transparence et de meilleurs services.

Mais au-delà de ces recommandations, il a été unanimement reconnu qu’il faut une réelle volonté des Etats, une implication des populations et une urgence dans la mise en pratique des solutions adéquates et efficaces.