Les coups d'État étaient jadis la méthode de changement de gouvernement de prédilection en Afrique. D’après Issaka Souaré, Directeur du programme Sahel et Afrique de l'Ouest de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) « Entre 1951 et la mi-2020, plus de 90 coups d'État ont été perpétrés ».
En 2000, la propension à recourir aux coups d'État, a suffisamment inquiété l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour qu'elle adopte la Déclaration de Lomé. S'écartant radicalement de sa politique habituelle consistant à fermer les yeux sur les « affaires intérieures » des États membres, l'OUA a décrété que toute prise de pouvoir à la suite d'un « changement anticonstitutionnel de gouvernement » impliquerait une suspension du pays concerné. Suite à la Déclaration de Lomé, l'incidence des coups d'État a diminué de manière régulière, passant de 15 entre 1991 et 2000, à huit au cours de la décennie suivante, puis à cinq entre 2011 et 2020. Mais, on assiste à une résurgence de ce phénomène dans la région Ouest africaine et particulièrement au Sahel depuis 2020. En moins de 20 mois (entre le 18 août 2020 et le 24 janvier 2022), cinq coups d'État et une tentative de coup d’Etat échouée (en Guinée-Bissau) ont été commis : deux au Mali (en août 2020 et en mai 2021), un au Tchad (en mai 2021), un en Guinée Conakry (en septembre 2021) et un au Burkina Faso (en janvier 2022).
Ces coups d'État interviennent alors que la région connaît une importante dégradation du contexte sécuritaire avec la sanctuarisation des groupes terroristes au Sahel et leur expansion vers les pays côtiers en multipliant les attaques contre les symboles des institutions mais aussi contre des civils. Une situation inquiétante pour la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui, malgré les condamnations et les sanctions, semble bien impuissante à enrayer ce phénomène.
La conférence animée par Dr. Sampala Fati BALIMA, Experte internationale défense et Sécurité, conflits et migration (Burkina Faso) et Dr. Serigne Bamba GAYE, Expert-chercheur sur les questions de paix, sécurité et gouvernance en Afrique – Chargé de cours en Relations internationales au Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (Sénégal) abordait les points ci-après :
Les échanges ont été riches et fructueux grâce également à la participation d’experts sur les questions de sécurité, d’universitaires, de chercheurs, de membres d’organisations de la société civile, des forces de défense et de sécurité de plusieurs nationalités africaines (Mali, Burkina Faso, Sénégal, USA, Tchad, Niger, Mauritanie, Bénin). Ces discussions ont été modérées par Dr. Aly TOUNKARA, Directeur Exécutif du Centre des Etudes Secretaires et Stratégiques au Sahel (Mali).
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