PSCC Talk : « Les coopérations militaires au Sahel : pour qui, pour quoi et à quelles fins ? »

Au Sahel, les coopérations militaires (régionales, bilatérales et même internationales) engagées au nom de la lutte contre le terrorisme méritent d’être diagnostiquées de plus près, à l’heure où la fin annoncée de l’opération française Barkhane et son remplacement par une nouvelle opération spéciale « TAKUBA » suscite inquiétudes et interrogations. Car, malgré la pléthore de coopérations militaires actives dans cette région, les mouvements extrémistes continuent d'avancer leurs pions. Du Mali au Tchad en passant par le Burkina, le Niger et le Nigéria, les assauts meurtriers sont récurrents, tourmentant des populations parfois livrées à elles-mêmes. Dans tous les cas, les coopérations militaires ne règlent, apparemment, rien des problèmes de fond à l’origine de la crise sécuritaire du Sahel. Les propositions de coopération se sont multipliées et certains en sont venus à parler « d’embouteillage sécuritaire ». Ce qui montre à dessein les limites du tout-répressif. Au mieux, les responsables des coopérations militaires s’interrogent parfois sur les problèmes de coordination et d’interopérabilité des programmes financés par l’Union européenne, les Nations unies, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Espagne et tant d’autres, remettant à plat les efforts de la communauté internationale. La question se pose donc très crûment de savoir :

• A quoi servent les coopérations militaires au Sahel et à qui profitent-elles ?
• Quels sont leurs impacts sur la sécurité et la stabilité de cette région ?
• Répondent-elles effectivement aux préoccupations sécuritaires des populations du Sahel ou nécessitent-elles d’être réadaptées au contexte dynamique des menaces sécuritaires dans la région ?

La conférence qui était modérée par Mamadou Mignane DIOUF, Président exécutif du Forum Social Sénégalais, s’est tenue sous forme de table ronde en deux panels animés par des experts et discutant ci-après : Baba DAKONO, Secrétaire Exécutif Observatoire Citoyen sur la Gouvernance et la Sécurité, (Mali) ; Dr. Ndèye Amy NDIAYE, PHD in International Law, Chargée d’Enseignement IDHP/UCAD, Experte en Genre-Sécurité et Droits Humains, (Sénégal) ; Dr. Serigne Bamba GAYE, Expert-chercheur, Chargé de cours en Relations internationales au Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) à Dakar, (Sénégal) ; Dr. Omorou TOURE, Enseignant-chercheur de l'Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako, (Mali) ; Pr. Babacar « Buuba » DIOP, Professeur Titulaire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) ; Dr. Mory TRAORE, Enseignant-Chercheur au département droit public de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, (Sénégal) ; Dr. Antonin TISSERON, chercheur associé à l'Institut Thomas More, (France) ; Dr. Sanwé Médard KIENOU, Professeur d'Université (Burkina Faso).

Les échanges ont été riches et fructueux grâce également à la participation d’experts sur les questions de sécurité, d’universitaires, de chercheurs, de membres d’organisations de la société civile, de représentants diplomatiques, des forces de défense et de sécurité et d’un député de l’Assemblée du Sénégal.