Les pays du Sahel sont aux prises avec une succession de crises politiques, humanitaires et sécuritaires aux impacts négatifs sur la paix et le développement. Les menaces de déstabilisation dans cette région englobent un spectre étendu de facteurs économiques et sociaux (pauvreté et inégalités), des réformes constitutionnelles et politiques non satisfaites, des conflits liés à l’accès et à l’exploitation des ressources naturelles rares en raison du changement climatique, des tensions intercommunautaires, entre autres. A ces facteurs structurants s’ajoutent la faiblesse des institutions démocratiques et des forces de défense et de sécurité, une société civile affaiblie, le manque de transparence des élites qui jouissent d’une légitimité déficiente et la majorité de la population qui ne bénéficie pas des "dividendes de la paix". L’insécurité y est également alimentée par l'implantation de groupes islamistes radicaux et de la criminalité transfrontière qui est facilitée par l’immensité des territoires, la porosité des frontières, les capacités limitées des États de la région, la circulation illégale des armes légères et de petit calibre et surtout l’absence de stratégies claires au niveau national. La typologie de ces défis et menaces sécuritaires déstabilisateurs et leur transnationalité ainsi que leur rapide extension régionale appellent donc une réponse intégrée notamment à travers une meilleure implication des jeunes.
Le Sahel a une des populations les plus jeunes du monde qui offre une opportunité pour l'innovation, la croissance économique et le développement. Mais surtout, ces jeunes peuvent constituer des agents de paix avec un impact positif sur la sécurité de cette région. L’Acte constitutif de l'Union Africaine reconnaît expressément la jeunesse comme un partenaire important pour renforcer la solidarité et la cohésion entre "nos peuples". Alors que le plan stratégique 2004-2007 de la Commission de l'Union Africaine a donné la priorité au développement et à l'autonomisation des jeunes, l’Article 17 de la Charte africaine de la jeunesse le rôle de la jeunesse dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique. Conformément à cet article et à d'autres cadres normatifs sur la jeunesse, la paix et la sécurité, y compris la résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Département Paix et Sécurité de l'UA a initié et mis en œuvre le Programme Afrique Jeunesse pour la Paix en 2018 avec pour objectif principal et responsabilité d'impliquer la jeunesse Africaine sur les questions de paix et de sécurité. Malgré ces nombreux mécanismes régionaux et internationaux force est de constater que cette catégorie d’acteurs non négligeables n’est souvent pas voire très peu impliquée dans les processus de paix et de sécurité au Sahel et dans la région Ouest-Africaine.
Ce constat justifie l’organisation par le bureau FES PSCC de la 1ère conférence régionale « Jeunesse Engagée pour la stabilité au Sahel » un mois après la célébration de la journée international de la jeunesse et conformément à la Résolution 2250 du Conseil de Sécurité de l’Onu et la Charte africaine de la jeunesse pour discuter le rôle et les contributions des jeunes à la paix et la stabilité de la région du Sahel.
La conférence a été organisée sous un format hybride associant sessions de discussions et travaux pratiques de groupes a permis un dialogue inclusif sur les thématiques ci-dessous :
Les discussions, partages d’expériences et ateliers modérés par des experts des forces de défense et de sécurité et des universitaires ont permis d’établir un diagnostique inquiétant de la situation sécuritaire du Sahel, mais également de l’implication des jeunes et de l’intégration de leurs besoins dans les initiatives de paix. Entre autres constats on note que :
Entre autres recommandations on peut citer:
Point E, Rue de Fatick x Boulevard de l'Est,
Résidence Bity Lokho, 6éme étage
B.P. 15 416
Dakar - Fann