31.10.2017

Djihadisme : Le Général Mansour Seck appelle les parents à la vigilance

Haut officier à la retraite, le Général Mamadou Mansour Seck, qui fut Chef d'État-major Général des armées (Cemga) sénégalaises a mis à nu ses inquiétudes face à la montée du terrorisme au niveau de la sous-région. Partie prenante d'une conférence initiée par la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, ce mardi 31 octobre 2017, à Dakar, sur "Médias, djihadistes et stratégies de contre-communication", le Général Seck s'est dit préoccupé par l'attitude de certains parents vis-à-vis de leurs enfants.

Intervenant au cours de la rencontre, l'ancien ambassadeur du Sénégal à Washington a mis en exergue la volonté comme étant la force majeure des djihadistes. "Le djihadiste a plus de moyens qu'un État. La différence, c'est la volonté. Si les États mutualisaient leurs volontés pour essayer de les cerner, on pourra avoir non seulement autant d'expertises, mais des moyens également de les contrer". Dans cette lancée, il a indiqué qu'une mutualisation des forces pourrait aboutir au filtrage. Lequel filtrage allait permettre de cibler et de venir à bout des réseaux sociaux où sont formées les cibles, a-t-il dit.

Le Général Seck a aussi signalé que ce sont souvent les enfants qui sont ciblés par les djihadistes. "On a rarement vu des djihadistes de plus de 40 ans. Donc, la plupart des jeunes sont donc malléables et cela pose malheureusement un problème de société. Comment on encadre nos enfants ? Il y a des parents qui ont démissionné. Ils donnent un téléphone portable à leur enfant de 10 ans pour dire qu'on est moderne. On ne sait pas ce qu'il reçoit en termes d'image ou par internet", alerte-t-il.

Il trouve paradoxale que les enfants soient, aujourd'hui, plus à l'aise face aux médias modernes que devant leurs parents. D'où sa conviction que les parents ne jouent pas pleinement leur rôle. "Les parents ne regardent pas ce que leurs enfants font. Il y a un problème d’encadrement", selon lui.

Dans sa plaidoirie, l'ancien Cemga de rappeler ce que le président Macky Sall appelait "les réponses dogmatiques : C'est la connaissance de l'islam réel. Le Sénégal, depuis 1000 ans, pratique l'islam, à notre manière, à notre compréhension. Et quand quelqu'un vient de l'extérieur et veut nous imposer l'islam radical, nous devons montrer plus de volonté pour nous y opposer. Encore une fois. La solution, c'est que les États aient la volonté, qu'ils aient l'outil plus (...) qu'un djihadiste pour pouvoir l'éradiquer aussi bien par l'État qu'entre État. Parce qu'il y a un danger au niveau des médias. C'est de vouloir être le premier à donner l'infirmation. Sans l'avoir complètement. C'est la différence entre un quotidien qui donne l'information du jour et la revue périodique qui te donne suffisamment de recul pour voir le contexte, etc. Voilà les dangers qui nous guettent".

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