Wednesday, 20.11.2013 - Abuja, Nigeria

Éthique et élections : défis et réponses institutionnelles

Le dernier débat public de l’année a porté sur le thème suivant : « Ethique et élections : défis et réponses institutionnelles ». Il a réuni les personnalités suivantes : le Responsable de l’INEC au Nigéria ; le Président de la CENI au Mali ; le Directeur des affaires politiques de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; et le Chef de l’Unité d’assistance électorale de la CEDEAO ; un Commissaire de The Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC - Commission indépendante chargée des élections et des frontières) du Kenya ; des représentants de la société civile ; des représentants du corps diplomatique ; des représentants du gouvernement et des institutions du Nigeria ; des journalistes et des étudiants.

La modération du débat a été assurée par le Dr. Abdel Fatau Musah, Directeur des affaires politiques de la CEDEAO, qui a su créer une atmosphère détendue et interactive pour les panélistes et le public. Voici les commentaires faits par les différents panélistes : le Professeur Attahiru Jega, Président de la Commission électorale nationale indépendante du Nigeria (INEC), a déclaré que la signature du code de conduite par tous les partis politiques a permis de résoudre les différends entre les partis politiques au Nigeria. M. Mamadou Diamoutani, Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Mali, a souligné la nécessité de l’implication de toutes les parties prenantes concernées dans le processus électoral afin de réduire le problème lié au contrôle.

M. Chinedu Nwagu, Gestionnaire de projet à la Fondation CLEEN, a déclaré que la transparence dans le choix du Président et du personnel des organismes électoraux constitue la clé pour l’organisation d’élections crédibles. M. Francis Oke, membre de l’Unité d’assistance électorale de la CEDEAO, a souligné la nécessité d’établir un protocole sur la structure électorale dans les Etats membres et Mme Muthoni Wangai, membre de la Commission électorale indépendante (IEBC) du Kenya, a souligné la nécessité que le choix des commissaires soit libre de toute influence de la Présidence, citant le bon exemple du Kenya. Les délibérations qui ont suivi ont porté sur la question de la crédibilité pour laquelle certains déterminants clés ont été identifiés. Ceux-ci comprennent : le cadre juridique adopté par la CEDEAO dans la région, le sérieux mis dans les efforts déployés pour identifier les irrégularités et/ou les responsables de fraude/manipulation électorale, les réponses institutionnelles et les stratégies mises en place par les États membres, le rôle de la Communauté internationale dans le règlement des différends et enfin, l’importance du suivi électoral indépendant pendant les élections.

Chaque paneliste a été invité à identifier des «coupables» de fraude électorale à partir de leur expérience. Les coupables cités sont : les candidats, le personnel des organes électoraux, les détenteurs de postes politiques, le pouvoir judiciaire ainsi que les personnes intéressées, c’est-à-dire les «hommes d’affaires» qui cherchent à obtenir des contrats ou des faveurs auprès du gouvernement.

Les obstacles structurels à la crédibilité sont : la réticence des agences de sécurité à arrêter et poursuivre les délinquants électoraux et la nature affairiste de l’économie politique dans laquelle la politique devient le seul moyen de réussite.

Les recommandations ont porté sur les points suivants : établir de bons cadres juridiques pour les Organes de gestion des élections (OGE); la nécessité de définir et d’harmoniser les lois électorales, la nécessité d’appliquer les leçons tirées de cas réussis tels que les élections de 2007 au Kenya (participation de toutes les parties prenantes, y compris les femmes, indépendance de la Commission); la transparence dans l’élection du Président et des membres de la Commission; Comité consultatif de dialogue interpartis, inspiré par l’expérience du Ghana pour résoudre les différends entre les partis politiques; le rôle des OGE face à la question des «élections monétisées»; la réduction ldes aspects pouvant inciter l’immixtion des politiciens et détenteurs de postes politiques, l’utilisation de l’enregistrement biométrique lors des élections. L’accent a été mis également sur la nécessité de renforcer les capacités des organes électoraux et la nécessité d’investir davantage dans le secteur judiciaire.

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