Thursday, 24.02.2022 - Bamako - Mali

Atelier de présentation des résultats de l’étude : Du « Tout sécuritaire » au dialogue diplomatique : faut-il envisager une stabilité négociée au Sahel ?

Le Jeudi 24 Février 2022, le bureau Paix et Sécurité Centre de Compétence Afrique Subsaharienne de la Friedrich Ebert Stiftung (FES PSCC) a organisé à Bamako un Atelier de présentation des résultats de l’étude : Du « Tout sécuritaire » au dialogue diplomatique : faut-il envisager une stabilité négociée au Sahel ? réalisée par Baba DAKONO, Secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité, Mali. Cette rencontre a vu la participation, d’universitaires, de chercheurs, de représentants gouvernementaux, des forces de défense et de sécurité, d’instituts de recherche, d’organisations internationales, d’organisations de la société civile et d’organisations de femmes du Mali.

Longtemps confrontée à des crises politiques et humanitaires, la région du Sahel est depuis plus d’une décennie, dans un engrenage de violence face à laquelle les réponses sécuritaires, jusque-là envisagées, apparaissent de moins en moins efficaces. Cette insécurité dans le Sahel, caractérisée par l’activisme des groupes extrémistes violents, la criminalité organisée transnationale et la résurgence des conflits locaux est, avant tout, la conséquence de la fragilité des États. Elle est dans la plupart des cas, le résultat de l’incapacité ou parfois l’inefficacité des États à intégrer les espaces frontaliers dans les politiques nationales. Elle est également due à l’absence ou au faible niveau des investissements productifs dans ces espaces. Le manque de protection ainsi que les déficits d’accès aux services sociaux de base, en particulier dans les communautés rurales, ont lentement érodé la confiance aux États et affaibli le contrat social entre ces derniers et la population. Cela a rendu la présence et l’autorité des États hautement contestables et a créé un environnement propice à l’émergence de forces « alternatives » comme les groupes extrémistes violents et les milices d’autodéfense.

Pourtant, depuis le début de la crise sécuritaire au Mali en 2012 et son développement dans la région, notamment au Burkina Faso et au Niger, de nombreuses initiatives, avec une focalisation militaire, ont été prises. Ainsi, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) en passant par l’opération Barkhane, il y a ce que certains ont appelé un « embouteillage sécuritaire » dans la région. Aujourd’hui, plusieurs années après le début de cette crise, la situation sécuritaire demeure précaire, et de plus en plus de voix s’élèvent au sein des sociétés civiles, pas uniquement de la région, pour réclamer une gestion politique de l’insécurité dans le Sahel. C’est dans cette optique que semble s’inscrire l’option du dialogue avec les groupes extrémistes violents.

L’étude présente un aperçu analytique des contextes sécuritaires et met en évidence les dynamiques importantes qui sous-tendent les situations dans les pays visés (Burkina Faso, Mali, Niger). Elle analyse la question d’une stabilité négociée pour la gestion de la crise sécuritaire et suggère des options le cas échéant.

Cette rencontre modérée par Mme Fanta Sadibou KONE, Coordinatrice de programme AROP-MALI, a eu pour objectif de présenter les résultats de l’étude aux différents acteurs pour une plus grande appropriation et vulgarisation. Les commentaires du discutant de l’étude Dr. Mariame SIDIBE, Cheffe de Projet Plateforme d’Analyse, de Suivi et d’Apprentissage au Sahel (Mali) ainsi que les débats et partages d’expériences, ont permis de mieux comprendre certaines dynamiques sécuritaires dans la région, de conforter l’idée sur l’avenir de la négociation comme stratégie d’endiguement de l’instabilité au Sahel et d’enrichir les recommandations de l’étude.

L’étude est disponible dans la section publication du site web.

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