Thursday, 26.06.2014 - Abuja, Nigeria

Débat d’Abuja ; Débats constitutionnels et démocratie -la démocratie perd t-elle du terrain?

Le 26 juin 2014, la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung a poursuivi sa série de Débats d’Abuja et a créé un cadre pour les représentants de la société civile, les hauts fonctionnaires, les hommes politiques et les universitaires pour leur permettre d’échanger de manière informelle sur le développement de la démocratie constitutionnelle en Afrique de l’Ouest. Les participants et invités représentant le Centre pour la démocratie et le développement (CDD), le Centre for Labour Studies and Advocacy in Nigeria (CLSA - Centre d’études sur le travail et le plaidoyer au Nigeria), les ambassades d’Afrique de l’Ouest et d’Europe ainsi que les syndicats, les organisations de jeunesse et les journalistes ont accepté l’invitation et contribué activement à ce débat fructueux.

La diminution des conflits armés et des guerres civiles en Afrique de l’Ouest a ouvert la voie à des changements pacifiques de gouvernements à travers des élections démocratiques. Cependant, un certain nombre de chefs d’État ont encore dépassé le nombre maximum de mandats présidentiels et se sont maintenus au pouvoir avec succès dans un climat d’opposition et de violence. Récemment, la Guinée- Bissau et le Mali ont connu des coups d’état. Le Bénin, par exemple, est considéré comme l’une des jeunes démocraties viables d’Afrique de l’Ouest. La constitution de 1990 ainsi que la cour constitutionnelle ont été considérées comme la base de l’ancrage de la stabilité. Cependant, des débats constitutionnels en cours dans plusieurs pays, y compris le Burkina Faso et le Bénin se font ressentir actuellement, démontrant ainsi que l’intrusion des militaires dans la politique n’est pas non plus une histoire du passé. Face à ces évolutions qui menacent le progrès démocratique, les prochaines élections présidentielles dans plusieurs Etats membres de la CEDEAO en 2015 ont suscité des discussions sur la viabilité globale de la démocratie et partant, sur la paix de la région ouest-africaine. Après le mot de bienvenue prononcé par M. Simon Asoba au nom de la Fondation FES Afrique de l’Ouest, Mme Idayat Hassan, Directrice exécutive du CDD, a donné un aperçu des récents développements politiques en Afrique de l’Ouest qui, en plus d’être inquiétants, posaient la question de savoir si la démocratie en Afrique de l’Ouest reculait ou pas. Par la suite, un débat interactif a été organisé par un panel composé des personnalités suivantes : Son Excellence Mouftaou Laleye, Ambassadeur de la République du Bénin au Nigeria, le Professeur Seni Ouedraogo, Maître de conférences à l’Université de Ouagadougou, Burkina Faso et Vice-président de la Société Burkinabè de Droit Constitutionnel, et M. John Odah, Directeur du Centre d’études et de plaidoyer sur le travail au Nigéria (Center for Labour Studies and Advocacy, en anglais).

La première table ronde a abouti à l’appréciation des puissants mouvements d’opposition qui se mobilisent actuellement contre les réformes inconstitutionnelles dans toute la région. Citant l’exemple du Burkina Faso, le Professeur Ouédraogo a souligné le fait que la dernière tentative de révision de la Constitution était la septième tentative au cours des 23 dernières années, ce qui aurait pu être évité avec succès.

Son Excellence, l’Ambassadeur Mouftaou Laleye a soutenu qu’il y avait effectivement un soulèvement palpable de la société civile dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Les panélistes ont en outre convenu que les organismes supranationaux comme la CEDEAO, malgré des mécanismes avancés de sanctions contre les changements anticonstitutionnels de gouvernement ou les modes antidémocratiques d’accession ou de maintien au pouvoir, ne jouent pas pleinement leur partition en la matiè

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