Dans le cadre de ses conférences dénommées "PSCC Talk", le Centre de Compétence Paix et Sécurité, département Afrique de la Fondation Friedrich Ebert (FES PSCC) Dakar a organisé le mercredi 18 décembre 2024 une rencontre d’échange et de discussion sur le thème : « Intégration et coopération régionales en Afrique de l’Ouest : comment envisager l’avenir ensemble ?». Les discussions, qui ont duré 02h, ont relevé un certain nombre d'éléments importants dans la perspective d'un environnement régional futur plus stable malgré les défis. Ci-dessous un résumé analytique des échanges.
Depuis l’annonce de la décision de retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, l’Afrique de l’Ouest semble à la croisée des chemins avec une menace directe de désintégration. Pour le moment, tout semble opposer les deux blocs et le divorce semble imminent même si les modalités et les contours de cette séparation ne sont pas encore définis. Malgré les tentatives de médiation initiées par la CEDEAO sous l’égide du Sénégal et du Togo, un retour de l’AES au sein de l’organisation semble très peu probable. A l'heure actuelle, les hypothèses sur le devenir de la sous-région semblent susciter les intérêts quand bien même cette situation risque d'annihiler les énormes acquis en matière de paix et de stabilité mais surtout en termes d'intégration et de coopération régionale.
Si les causes de la séparation avec la CEDEAO revêtent une surprise stratégique, elles traduisent néanmoins la volonté des pays de l’AES de redéfinir de nouvelles approches en matière de lutte contre l’insécurité et un désir de souveraineté politique qui les affranchirait des règles communautaires. Depuis une dizaine d'années, les pays du Sahel sont confrontés à la menace terroriste et une disparité dans le développement, sources de tensions socio-politiques ayant entraîné des coups d'État. Le manque de soutien et de solidarité de la CEDEAO envers ces pays (Mali, Burkina et Niger) dans leur lutte contre l’insécurité combiné à une mauvaise gestion des coups d’états avec une extrême sévérité des sanctions prises à leur encontre au lendemain des coups d’états ont fini par entacher le rôle et changer la « perception d’une CEDEAO des peuples en une CEDEAO des chefs d’états inféodés à des décisions dictées par des puissances extérieures ». Même si cette perception peut être erronée, elle a été l’un des arguments de base pour ces régimes militaires pour justifier la séparation. Tout cela a entraîné une perte de confiance et de légitimité en l'organisation. Malgré 50 ans d'existence et une intégration poussée en termes d'intégration économique et de mobilité des populations, l'organisation semble aller vers une scission dont les conséquences ne pourront pas être mesurées à court et moyen termes. En dépit des tensions et du manque de clarté, les deux blocs auraient intérêt à trouver des terrains d’entente et des accords dans le but de maximiser les efforts et préserver les acquis importants de l’intégration.
En fin de compte, les multiples crises au sein de la communauté ont fini par affaiblir l'organisation et ses textes qui ont besoin d'être reformés pour les calibrer aux réalités actuelles et préserver la survie de l'organisation. Pour envisager l’hypothèse d’une future cohabitation des deux blocs, il est impératif d’amorcer une harmonisation des cadres politiques et favoriser une intégration ascendante de la société civile. Il faut également encourager un partenariat bilatéral consolidé vers un multilatéralisme plus poussé en tenant compte des autres institutions comme l’U.A (à travers le Zelenkaf) etc.
Le regard rétrospectif sur les défis de la région démontre une insuffisance de la prise en compte réelle des voix des citoyens dans le processus. Si la genèse de la création de la CEDEAO renvoie en premier lieu vers le désir d'une intégration économique et une intégration des peuples, l'organisation semble s'être éloignée de cette mission du point de vue de certains citoyens de la zone. En effet, le pouvoir de décisions reste exclusivement détenu par les chefs d'État et les acteurs de la société civile semblent très peu considérés ou consultés. La présence d'un parlement de la CEDEAO censé représenter les peuples demeure une représentation de façade sans influence sur les grandes décisions prises par l'organisation. Et pourtant, les textes de la CEDEAO sont très poussés en la matière notamment à travers la commission dont le rôle est primordial pour maintenir l’équilibre. Mais cette commission semble totalement soumise à la volonté des chefs d’états et à leur seule décision. Pour les réformes à venir au sein de la CEDEAO, il serait pertinent de changer les règles de nominations au sein des commissions et corriger les incohérences institutionnelles. Le parlement est un atout dont le rôle et l’apport semblent minoré, il conviendrait de le renforcer pour permettre une meilleure appropriation des processus décisionnels. Le conseil des sages qui est un mécanisme prévu par le protocole de la CEDEAO devrait également être mis en avant et mieux valorisé.
Le délai de six mois supplémentaire accordé par la CEDEAO est une excellente fenêtre d’opportunité pour donner la voix aux citoyens et les impliquer dans le traitement des questions liées au devenir de la région.
Même si les contours et les modalités de cette séparation ne sont pas encore définis néanmoins trois scénarios restent envisageables pour caricaturer le futur de la région à court et moyen termes.
Premier scénario : l'AES et la CEDEAO vont vers une cohabitation pacifique, sûre et cordonnée avec une harmonisation des politiques économiques et une coopération sécuritaire renforcée. La libre circulation des personnes et de leur bien sera également garantie entre les deux espaces et les textes actuels de la CEDEAO en la matière domineront.
Deuxième scénario :Persistance des tensions et rupture totale des relations politiques et diplomatiques entre les deux blocs ( cohabitation difficile, la libre circulation des personnes et de leurs biens est menacée, rupture des liens économiques, absence de coopération sur le plan sécuritaire, exacerbation et expansion du terrorisme aux pays du littoral…). Bien que ce scenario reste faiblement probable à cause de l’interdépendance des économies entre les pays du sahel et du littoral et aussi le continuum ethnico-culturelles entre les pays, il reste tout de moins une hypothèse qui doit être prise en compte.
La posture actuelle de l’AES, si jamais elle persistait, pourrait la conduire vers une isolation sur le plan régional, continental et international. Une des conséquences pourrait être son éjection de l'Architecture de Paix et de Sécurité Africaine (APSA) car l’AES n’est pas reconnue par l'U.A en tant que communauté économique régionale. Et cela entrainera des conséquences sur l’alignement des stratégies en matière de lutte contre l’insécurité. De même, l’éloignement sur la scène internationale pourrait devenir plus intense et entrainer une diminution de la coopération multilatérale.
Troisième scénario :Un possible rapprochement entre l’AES et la CEDEAO à la suite du retour des civils au pouvoir au sein des pays de l'AES après l’organisation d’élections. Le retour des civils aux affaires publiques, si jamais cela a eu lieu, pourrait infléchir la position actuelle. En effet, les civils pourraient avoir une approche de réconciliation avec la CEDEAO pour un retour négocié au sein de l’organisation. Mais attention, l’opinion publique au sein des pays de l’AES pourrait être un obstacle à ce projet à cause de la perception négative sur la CEDEAO.
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