Thursday, 21.06.2012 - Friday, 22.06.2012 - Cotonou, Benin

Gouvernance économique et crise alimentaire en Afrique de l’Ouest

À l’initiative de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), une table ronde régionale ayant réuni des experts sur la gouvernance économique et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest a été organisée du 21 au 22 juin 2012 en collaboration avec Oxfam et la Plateforme des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (POSCAO) à Cotonou au Bénin. La rencontre a réuni des experts venus du Bénin, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Nigeria, du Sénégal et du Togo.

À l’initiative de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), une table ronde régionale ayant réuni des experts sur la gouvernance économique et la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest a été organisée du 21 au 22 juin 2012 en collaboration avec Oxfam et la Plateforme des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (POSCAO) à Cotonou au Bénin. La rencontre a réuni des experts venus du Bénin, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Nigeria, du Sénégal et du Togo.

L’objectif principal de la Table ronde était de « cerner les lacunes et les déficits des politiques économiques qui provoquent les crises alimentaires et limitent la capacité des pays de la région ouest- africaine à gérer ou prévenir efficacement ces crises afin de proposer des mesures correctives dans le cadre de la consolidation de l’intégration régionale ». Les experts ont réaffirmé que la sécurité alimentaire et nutritionnelle est un droit humain fondamental et représente actuellement un défi de gouvernance économique pour l’Afrique de l’Ouest.

Les participants ont affiché leur préoccupation vis-à-vis du fait que le niveau élevé des prix des denrées alimentaires et les perturbations sur les marchés mondiaux tendent à persister, ce qui entraine de graves répercussions sur les prix des produits de consommation dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. Ils ont également reconnu que la flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés ainsi que l’émergence des biocarburants et le développement des industries extractives dans certains pays de la région appellent à des changements importants dans la gestion de la sécurité alimentaire.

Les participants ont réaffirmé la nécessité pressante aux niveaux national et régional de traiter la question de la sécurité alimentaire en utilisant une approche holistique et inclusive du point de vue des parties prenantes dans l’élaboration des politiques d’une part et d’autre part, dans l’adoption d’une vision transversale afin de bien saisir les interconnexions et les interactions afin d’optimiser les outils de politique économique dans la prévention et la gestion des crises alimentaires. De ce fait, ils se sont félicités des efforts déployés au sein de la CEDEAO pour élaborer des instruments et des mécanismes de prévention et de gestion des crises alimentaires.

Les participants ont déploré le caractère volontaire et non contraignant de la plupart des instruments ou mesures telles que la Charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires, les Directives volontaires, les communiqués, etc. Ils recommandent que les autorités nationales et régionales fassent preuve de responsabilité dans certaines propositions permanentes faites dans le domaine de la sécurité alimentaire. Selon les participants, les défis majeurs actuels et futurs de la gouvernance de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest sont les suivants : la forte dépendance de la région vis-à-vis du marché mondial, le développement des biocarburants, les changements climatiques, la spéculation sur les denrées alimentaires et la volatilité des prix.

À l’issue des délibérations, les participants à la Table ronde ont invité les États membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS à :

  • Revoir la mise en œuvre des protocoles de la CEDEAO sur la protection sociale afin d’inclure les vulnérabilités liées à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle;
  • Proposer des solutions alternatives aux politiques de stabilisation macroéconomique souvent imposées par la Banque mondiale et le FMI et d’autres organismes bilatéraux et qui exposent les petits producteurs aux chocs et autres vulnérabilités graves;
  • Concevoir pour la CEDEAO, une politique commerciale commune conforme à l’option de la souveraineté alimentaire et engager un processus pour s’assurer que celle-ci obtienne la pleine adhésion de l’OMC; - Assurer la mise en œuvre du TEC et des mesures de sauvegarde pour renforcer et améliorer la gouvernance économique de la sécurité alimentaire;
  • Renforcer le respect des engagements (10% des engagements de Maputo) et mettre en place des mécanismes et des instruments d’investissements agricoles efficaces qui contribueront à la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest;
  • Renforcer le rôle et l’intervention des organismes nationaux et régionaux de coordination dans le suivi et l’évaluation des différents investissements agricoles et agro-industriels pour prévenir et gérer les crises alimentaires en Afrique de l’Ouest.

 

 

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