Monday, 22.04.2013 - Wednesday, 24.04.2013 - Niamey, Niger

Instabilité du Sahel central : les réponses régionales

Le « Printemps arabe » qui a débuté en Afrique du Nord en 2010 a déclenché la chute successive de trois dictatures du Maghreb, suscitant ainsi l’espoir d’un nouveau pacte de dévolution du pouvoir et d’une expression démocratique plus durable. Le changement de régime en Libye a également donné naissance à une nouvelle situation stratégique dans le Sahel. Dans le même temps, la possibilité de changer les gouvernements a permis aux citoyens de prendre leur destin en main et cela a ironiquement ouvert la voie à certains groupes extrémistes islamiques pour exprimer leurs revendications. La nouvelle carte géostratégique soulève des questions épineuses sur l’avenir de la démocratie et de la sécurité dans le Sahel central et dans les pays d’Afrique de l’Ouest.

Pour favoriser le débat et développer des approches politiques, la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) et WANSED (Réseau ouest-africain pour la sécurité et la gouvernance démocratique) ont organisé conjointement une conférence régionale sur le thème suivant : « Instabilité du Sahel central : l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest et les réponses régionales ». Cette conférence s’est tenue au Niger du 22 au 24 avril 2013. Cette conférence a réuni différents experts issus du monde universitaire, d’organisations internationales telles que le PNUD, l’UNOWA, EUCAP Sahel au Niger. Il y avait également des représentants du corps diplomatique, des représentants du Gouvernement et du Parlement nigériens, des militants de la société civile et des journalistes.

Les discussions ont mis en lumière les faiblesses de la CEDEAO en tant qu’organe régional, surtout en matière de déploiement effectif des troupes à la suite des crises. Dans une région où les frontières poreuses permettent aux extrémistes de se déplacer à l’aise d’un pays à l’autre, les États semblent rencontrer beaucoup plus de problèmes à cet égard. La position politique des groupes extrémistes reste peu claire. Vont-ils poursuivre la recherche d’un «no man’s land» pour continuer leurs activités criminelles ou vont-ils vraiment chercher à renverser des gouvernements? La discussion a également relevé la possibilité de chercher des moyens de mettre en évidence des aspects positifs, par exemple la façon dont l’islam pourrait être mieux représenté dans les systèmes éducatifs dans toute la région.

La rencontre a permis également de diagnostiquer les échecs en matière de gouvernance et de leadership. Il a été recommandé de définir les moyens, les acteurs et les stratégies pour amener la CEDEAO à assumer la responsabilité de ses décisions. L’institution prétend travailler à une «CEDEAO des peuples», mais les États membres se sont révélés incapables de garantir la sécurité humaine en cas de crise grave. Il a été suggéré que les partis politiques au niveau national, les organisations de la société civile et les parlements nationaux et régionaux s’efforcent de mieux contrôler les décisions prises par l’exécutif.

Enfin, les participants ont vivement demandé de s’attaquer aux besoins des jeunes : il a été recommandé de procéder à une analyse globale du nombre de jeunes victimes de recrutement de groupes islamistes. En fait, pour résoudre efficacement les questions sécuritaires, il est essentiel de répondre aux besoins de la population en matière de protection sociale.

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