Tuesday, 23.04.2013 - Wednesday, 24.04.2013 - Berlin, Allemagne

Perspectives stratégiques sur la prévention des conflits dans le Sahel

Jamais le Sahel n’avait attiré autant d’attention internationale que depuis l’année dernière. Une grande partie de cette attention s’est focalisée sur la crise au nord Mali. Plus récemment, le caractère expansif de la région du Sahel et l’interdépendance des divers défis régionaux ont été au centre des débats. En plus de discuter des défis et des solutions à court terme, la recherche de solutions durables reste néanmoins non accentuée. C’est l’écart que l’atelier de deux jours à la Fondation Friedrich-Ebert- Stiftung (23-24 avril 2013 à Berlin) visait à combler. Cet atelier a réuni des décideurs politiques et des analystes de la CEDEAO, de l’Union africaine, de l’ONU et des institutions gouvernementales et non gouvernementales européennes selon les règles de Chatham House afin de discuter des options sur la façon de s’attaquer au dilemme stratégique dans le Sahel en général.

Les défis à long terme qui suivent ont été identifiés : l’insécurité humaine; une situation économique et sociétale désastreuse; le dysfonctionnement intra et interinstitutionnel. Les analystes de la région ont relevé que le Sahel risque de devenir un épicentre terroriste à long terme. Même si la recherche de bénéfices reste la principale motivation qui prime sur l’extrémisme religieux et malgré les efforts des gouvernements pour lutter contre la dégradation, le trafic et la violence accrus perpétués par différents types de groupes armés risquent de créer des effets de débordement croissants au-delà des frontières nationales.

La conséquence la plus évidente était une insécurité toujours croissante, aggravée par la pénétration croissante de la criminalité organisée à tous les niveaux de la vie sociale et politique. Les participants à l’atelier ont convenu que l’expression «économie politique criminelle» est appropriée pour attirer l’attention sur cette situation, car elle reflète le mieux la mesure dans laquelle les schémas criminels sont liés à des systèmes économiques et politiques.

Il a été relevé que les systèmes de gouvernance n’avaient pas tenu leurs promesses dans de nombreux cas. Bien au contraire, la corruption est demeurée omniprésente; les mécanismes rudimentaires de sécurité sociale ont été dépassés par l’explosion démographique; les marchés du travail n’ont pas été en mesure d’absorber les nombreux jeunes chômeurs. La gestion des changements démographiques et la création d’opportunités sociales et économiques ont donc été identifiées comme une tâche cruciale dans chacun des pays considérés. Enfin, les défis institutionnels ont été discutés à plusieurs niveaux : en ce qui concerne les institutions locales, régionales et nationales, les structures villageoises et familiales ont constitué l’épine dorsale de bon nombre des sociétés considérées. Cependant, ces structures locales ont été considérées comme étant très diverses et leurs «effets de gouvernance» sont difficiles à mesurer. Pourtant, l’identification de leaders légitimes importait dans tous les cas. Les élections transparentes et la mobilisation politique pacifique ont été considérées comme des outils clés pour garantir la légitimité et l’appropriation loca

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